Depuis lundi dernier, les travailleurs d'IKEA Hognoul, près de Liège sont en grève. Le mouvement s'étend peu à peu à d'autres magasins. Ce matin, une partie du personnel de Mons a embrayé mais le magasin est resté ouvert.
La grogne couve chez Ikea. Ce matin, une cinquantaine de travailleurs du magasin de Mons ont décidé de se mettre en grève rejoignant ainsi le mouvement lancé par leurs collègues liégeois. C’est que la réalité des magasins est la même partout.
« On a des malades qui ne sont pas remplacés, des départs volontaires pas remplacés, donc on se retrouve avec vachement moins de personnel » souligne Karim Bouaouina, Délégué CNE.
« Quand on arrive le matin on se retrouve généralement seul. Dans une équipe, on est déjà pas nombreux donc dès que quelqu’un est malade ou en congé, ça crée un manque d’effectif et une surcharge de travail. Il y a la logistique à gérer dès le matin pour que le stock soit présent en magasin pour le client. On a vraiment beaucoup de manipulations à gérer » explique Jenny Dilger, déléguée Setca.
La direction elle-même met parfois la main à la pâte.
« Nous-mêmes on va aider sur le terrain quand il y a des manquements. Les collaborateurs peuvent aller aider dans les départements voisins » souligne Salomé Morilla, responsable logistique Ikea Mons.
Et les conditions de travail influe sur le bien-être au travail, au centre des revendications.
« On attend que la direction prenne conscience qu’on est en manque d’effectifs, qu’on a besoin de plus de bras et ne plus être en souffrance quotidien. On veut un bien-être mental et physique » poursuit la déléguée Setca.
« La situation est due aussi à le flexibilité. La flexibilité fait qu’il y a un épuisement supplémentaire qui se fait. On ne sait plus assurer son poste puis celui d’un autre collègue » souligne Fabrizio Bono, Délégué CNE.
Pour la direction, ces différents éléments sont déjà pris en considération.
« C’est vraiment important pour nous d’écouter les besoins de nos collaborateurs. Et parfois c’est difficile effectivement mais on essaie de mettre en place certaines choses et de mettre des renforts au bon endroit. Au département logistique, on a encore trois CDD » souligne Salomé Morilla.
Mais pour les syndicats, le manque d’effectifs se marque dans les différents secteurs du magasin, avec parfois des conséquences pour les clients.
« Il manque des architectes d’intérieur, des personnes au restaurant ou même à la vente. Il manque beaucoup de gens » indique Jenny Dilger.
« Il est déjà arrivé qu’on ne sache pas ouvrir le restaurant ou le fermer plus tôt parce qu’il n’y avait plus de personnel pour assurer le service » complète Karim Bouaouina, délégué CNE
Avec le mouvement qui a débuté ce matin, le bistrot du magasin et le service après-vente ont été impactés. Une concertation est prévue demain principalement pour le magasin de Liège. A Mons, les portes du dialogue sont toujours ouvertes.
« Nos délégués syndicaux peuvent monter à tout moment. Nous on est là, ils peuvent monter venir dans une salle, ouvrir le dialogue. On attend que ça » conclut Salomé Morilla.
A voir si cette recommandation suffira à inciter les collaborateurs montois à reprendre le travail normalement.
Sur le même sujet
Recommandations
Magasins fermés, zonings bloqués, … Les jours de grève coûtent cher à l’économie wallonne
Colfontaine : les employés de la commune sont en grève, l'administration est fermée jusqu'à jeudi
Eugies : la vidéo humoristique d’une prof en soutien au mouvement enseignant rencontre un grand succès
Mons : une chaîne humaine pour défendre l’enseignement
La police des cours et tribunaux dénonce l'état du Palais de Justice de Mons