Les bulles à textile de l'asbl Terre sont progressivement retirées des communes. En cause, les difficultés rencontrées par l'association et la piètre qualité des textiles collectés. Pourtant, les vêtements peuvent vraiment avoir une seconde vie.
Nous sommes à Hensies. Aujourd’hui, André chauffeur pour l’asbl Terre vient retirer définitivement les bulles à textile disponibles sur le territoire de la commune. Une décision prise par l’association qui vit des heures difficiles. Les causes sont multiples.
« On a plus de 2000 tonnes de textiles qui ne sont pas triés. La filière est en crise depuis plus de 18 mois, et la crise dépasse les frontières belges et wallonnes. La fast fashion nous apporte de plus en plus de textiles de moins bonne qualité » souligne Benoît Gaublomme, responsable des collectes pour l’asbl Terre.
La présence de déchets dans les bulles à vêtements influence aussi la qualité des apports. Les vêtements souillés, déchirés et mouillés ne peuvent être réutilisés.
« Y a la portion des déchets, on parle de 20 % déchets qui sont des choses non conformes. On peut avoir de l’électro-ménagers, du pneu , des déchets verts... » indique Benoît Gaublomme.
Et pour couronner le tout, depuis le 1er janvier, une législation européenne oblige la collecte de tous les textiles de bonne qualité, et pas seulement les vêtements.
« Une carpette, ce n’est pas un vêtement mais elle peut être en textile. Un vieil étui de guitare, il peut être en textile, ce n’est pas un vieux vêtement ! On prend aujourd’hui La législation ne dit pas qu’il faut les mettre dans les bulles Terre, elle dit qu’il ne faut plus les mettre dans sa poubelle et par conséquent, ça arrive chez nous ! » ajoute le responsable des collectes.
Pour réduire les apports de textiles qu’elles ne peut plus traiter ou stocker, Terre a donc décidé dans notre zone de concentrer ses bulles dans les parcs à conteneurs. Après Hensies et Honnelles, ce sont les bulles de Frameries et Dour qui disparaîtront des rues. En concertation avec Hygea, d’autres mesures entreront en vigueur au 1er novembre.
« Les citoyens pourront déposer ses textiles de bonne qualité dans des sacs transparents afin que les préposés puissent vérifier leur qualité. On travaille aussi sur des vidanges supplémentaires des bulles à textile. On va aussi essayer d’agrandir le réseau des bulles au sein de nos 25 recyparcs » explique Annne Copin, chargée de communication pour Hygea.
En rationalisant la collecte, Terre espère augmenter la qualité des apports. Car sur l’ensemble des textiles collectés, seule la crème, c’est-à-dire 5 %, arrive dans les magasins de seconde main de l’asbl. Celui de notre région a déménagé de Jemappes à Hornu.
« On remet un minimum de 300kgs par jour dans les magasins. C’est plus clair ici, c’est plus grand. Les équipes travaillent dans une atmosphère plus sereine et agréable » souligne Jean-Fabien van Meerbeck, responsable commercial chez Terre.
Les clients semblent aussi y trouver leur compte, pour différentes raisons.
« On fait des économies, c’est un magasin super. Les trucs chinois laisse tomber ! On doit faire vivre notre pays et les associations, c’est super intéressant » explique une cliente.
Terre n’est pas la seule association à traiter la collecte et le recyclage des vêtements. Toutes font face aux mêmes difficultés.
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