Ce 10 décembre marque le 77e anniversaire de la déclaration des Droits de l'Homme. Dans ce cadre-là, les bâtonniers font le tour des prisons belges. A Mons, le bâtonnier était accompagné du président de la commission de surveillance de Mons.
Derrière ces murs magistraux…. Des conditions de vie catastrophiques. Ce constat est connu depuis de nombreuses années à la prison de Mons. Mais ce mercredi, il s’agit de retaper sur le clou.
"Elle est essentiellement symbolique. Le but, c'est de rappeler effectivement que les détenus sont privés de liberté et ne sont pas privés de dignité. Je voudrais aussi rappeler qu'aujourd'hui, il est important de tirer la sonnette d'alarme. La situation à la prison de Mons est catastrophique", commente Simon Scoufflaire, président de la commission de surveillance de la prison de Mons
Durant 2h de visite, le bâtonnier et la commission de surveillance de Mons pourront visiter l’établissement et des endroits habituellement inaccessibles. Il s’agit de faire remonter une fois de plus les soucis rencontrés par les détenus
"On va demander à pouvoir visiter tous les lieux, en ce compris des lieux auxquels les avocats n'ont pas accès. Les avocats s'arrêtent au parloir qui est à l'entrée de la prison, puis la porte qui est derrière, je l'ai franchie il y a 32 ans quand je suis arrivé aux barreaux", explique Bernard Popyn, bâtonnier à Mons
"On peut effectivement s'entretenir avec les détenus, relever des situations individuelles, mais aussi des problèmes structurels. C'est effectivement la dégradation des conditions de détention, l'insalubrité, l'extrême promiscuité qui y règne et qui dégrade le climat général", ajoute Simon Scoufflaire, président de la commission surveillance de Mons
En plus de l’insalubrité et la surpopulation, cette année, les bâtonniers souhaitent mettre l’accent sur l’accès aux soins de santé qui fait cruellement défaut.
"Il y a des gens ici qui sont dans ce qu'on appelle l'annexe psychiatrique, mais qui devraient être en réalité dans des centres psychiatriques. Il n'y a pas de place, alors on les installe en prison. Ce n'est pas leur place, ce sont des gens qui sont malades. Et puis d'un autre côté, vous avez des gens qui ont des pathologies. Et donc avec la prophylaxie, avec les problèmes d'hygiène qu'on rencontre ici, c'est effectivement quelque chose vis-à-vis duquel il faut, avec une certaine urgence, intervenir.", commente Bernard Popyn
Le cas de la prison de Mons est dénoncé depuis bien longtemps avec peu de changements. Mais le bâtonnier et le président de la commission de surveillance ne perdent pas espoir
"Il y a tout d'abord un devoir d'indignation. On peut s'indigner, c'est important maintenant. Effectivement, quelles solutions par rapport à cela ? On se rend compte effectivement, comme on peut le penser qu'il n'y a pas beaucoup d'actes. Il y a une deuxième solution, c'est résister et notamment par ce type d'action. Et on voit que les choses peuvent bouger. Il y a notamment eu ce 14 novembre une réunion nationale des magistrats, des avocats, des membres du monde de la justice, des greffiers, etc. Qui sont venus dénoncer la situation. Et comme par miracle, dans le budget du gouvernement, on a trouvé 1 milliard d'euros", ajoute Bernard Popyn
Un milliard qui sera en partie consacré à la construction de nouvelles prisons. Celle de Mons est dans les cartons. Une perspective qui laisse perplexe ces deux visiteurs du jour… Pour eux, c’est loin d’être la solution miracle.
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