Avec la réforme de l'enseignement, les cours pour adultes, anciennement de promotion sociale, voient leur public se diversifier et rajeunir. L'offre des formations est aussi étendue, exemple concret à Mons, à l'Institut provincial Mons-Borinage.
Ne dites plus enseignement de promotion sociale mais enseignement pour adultes. Avec la réforme initiée par la Fédération-Wallonie Bruxelles, il y a aussi du changement dans les cours destinés aux plus de 18 ans. A l’institut provincial Mons-Borinage, établi à Hornu, Saint-Ghislain et Mons ont constate d’abord une nette hausse des inscriptions.
« On voit qu’il y a un beau transfert de l’enseignement de plein exercice vers notre établissement. La population change un petit peu mais c’est positif. A la même période l’an dernier, on est à 200 inscrits supplémentaires » souligne Jonathan Darville Directeur de l’Institut provincial Mons-Borinage.
Cette hausse est également liée à la réforme en cours des allocations de chômage et des futures potentielles exclusions. Les métiers en pénurie ont la cote.
« On voit certaines personnes inquiètes de perdre leurs allocations qui cherchent des formations en pénurie pour pouvoir se réorienter professionnellement et des formations de qualité. C’est un nouveau flux d’étudiants à gérer » poursuit le directeur.
C’est ainsi que la formation d’auxiliaire de la petite enfance affiche complet avec 40 étudiants. Mais cette hausse de la demande ne veut pas nécessairement dire hausse des moyens. Il a donc fallu faire des choix dans les cours proposés et les nouvelles options.
« C’est très compliqué car on a pas de subsides supplémentaires, on travaille en enveloppe fermée et donc on a dû réfléchir, faire des économies sur des formations qui avaient moins de succès ou dans lesquelles on n’avait pas d’enseignants définitifs, c’est une raison importante, des formations que l’on a donc supprimées au profit de nouvelles formations qualifiantes comme ici la formation d’opticien » indique Jonathan Darville.
Et cette sélection des formations est aussi liée à l’arrivée des anciennes 7ème année de l’enseignement qualifiant dans l’enseignement pour adultes. Il y a un risque supplémentaire de sous-financement pour les années à venir.
« Si la formation n’est pas entamée ici la première année, avec le fonds d’impulsion qui est de 50 % de ce dont a besoin pour former dans cette spécialisation, si on ne l’entame par directement on ne pourra pas le faire la deuxième année » souligne Pascal Lafosse, Député provincial en charge de l’enseignement.
Plus généralement, la réforme de l’enseignement a aussi une influence sur l’âge moyen des étudiants dans l’enseignement pour adultes..
« On a une population qui s’est vraiment rajeunie cette année. On a des étudiants de 18 ans qui ont arrêté l’enseignement obligatoire ou qui ont dû quitter l’enseignement de plein exercice. Ils arrivent chez nous sans savoir parfois l’orientation qu’ils veulent prendre. On a donc engagé un conseiller à la formation à temps plein cette année alors qu’il n’était là qu’à mi-temps » constate le Directeur.
On le voit, la réforme de l’enseignement obligatoire et pour adultes a de multiples répercussions dans l’organisation et le financement des études. A l’heure de la rentrée, l’enseignement pour adultes attend d’ailleurs toujours les circulaires nécessaires à son fonctionnement pour l’année civile à venir...
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