L’annonce de l’arrêt des subsides fédéraux a suscité des inquiétudes pour l’avenir de la Maison Internationale de Mons. Si des restrictions budgétaires sont confirmées, aucune fermeture n’est envisagée.
Comme de nombreux secteurs subsidiés, la Maison Internationale de Mons devra se serrer la ceinture dans les années à venir. En 2026, sa dotation diminuera de 75 000 euros, soit 50 % des subsides, puis de 150 000 euros à partir de 2027. Une déception pour cette structure qui fonctionne bien et qui est présente dans plusieurs villes étudiantes de Wallonie.
C’est surtout le timing de l’annonce, émanant du ministre de la Coopération internationale et des Affaires étrangères, Maxime Prévot, qui interpelle. Selon son directeur, Étienne Pourbaix, l’information arrive tardivement, alors que les budgets 2027 doivent être élaborés dès le début de l’année précédente. Il ne souhaite toutefois pas être alarmiste et privilégie une réflexion active sur des alternatives permettant de garantir la continuité de l’accueil des étudiants. La Maison Internationale accueille également des MENA (mineurs étrangers non accompagnés), ainsi que parfois des familles en grande précarité.
Un rôle clé dans l’accueil et l’intégration des publics internationaux
La maison internationale de Mons elle existe depuis plus de 50 ans et elle permet aux étudiants , doctorants et chercheurs non européens, de faciliter les démarches administratives mais également l’accès au logement en évitant les marchands de sommeil ou les escroqueries et ainsi garantir un accompagnement pour ces jeunes souvent très seuls à leur arrivée.
Pour les étudiants étrangers, les maisons internationales constituent bien plus qu’un simple point d’accueil. Elles jouent un rôle central dans la coopération au développement en offrant un accompagnement structuré qui favorise la réussite académique, l’autonomie et l’insertion sociale. Ces structures créent des espaces de rencontre et de dialogue entre cultures, renforcent le sentiment d’appartenance à une communauté et encouragent les échanges internationaux.
Nous avons, par exemple, rencontré Ramsay, étudiant en bachelier en informatique venu du Cameroun. À son arrivée, il a d’abord loué un kot privé totalement insalubre avant d’être accueilli à la Maison Internationale, où il peut désormais étudier dans des conditions sereines. Un accompagnement déterminant, qui lui permet de se concentrer sur son parcours académique. Son objectif est d’acquérir de l’expérience et des compétences au sein d’une entreprise belge après l’obtention de son diplôme, afin de valoriser son profil et de renforcer son employabilité lorsqu’il retournera travailler dans des entreprises de son pays. Une expérience qui met en évidence la définition même de la coopération au développement qui va désormais être réduite dans ses financements.
Des expériences humaines enrichissantes
Depuis leur création, les maisons internationales ont largement démontré leurs bienfaits. Elles constituent un puissant vecteur d’intégration et d’échanges culturels, à tel point que de nombreux jeunes diplômés passés par ces structures reviennent régulièrement saluer le personnel, témoignant de leur gratitude pour l’aide reçue durant leurs études. Elles permettent également à des personnes venues de pays hors Europe de découvrir la culture locale, comme le Doudou qui leur est présenté chaque année. Si les effets des coupes budgétaires se feront sentir dans les mois à venir, tout sera mis en œuvre à Mons pour ne pas perturber le fonctionnement de la structure. Reste toutefois la crainte que ces rationalisations financières puissent entraîner des pertes d’emploi.
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