Détecter les signaux précoces des maladies cardiovasculaires grâce à un bracelet connecté, voici le projet auquel participent le CHU Helora de Mons et l'Université de Mons.
En bloquant sa circulation sanguine grâce à un brassard de pression artérielle, Antoine Collet, doctorant à la faculté polytechnique de l'UMons, mesure sa fonction endothéliale. En d'autres mots, il analyse s'il a des risques de développer une maladie cardiovasculaire. "En plaçant le brassard pendant 2 minutes autour du bras, cela va avoir pour effet de bloquer la circulation sanguine et activer la fonction endothéliale, ce que l'on retrouve sur les parois des artères, explique-t-il. Quand on va relâcher ce brassard, on va voir une augmentation de température sur les mains qui est mesurée par une caméra thermique. Pour quelqu'un en bonne santé, on va avoir une augmentation rapide de la température. Mais quelqu'un qui va avoir une dysfonction endothéliale verra sa température augmenter très progressivement".
Le but derrière ces tests qui seront réalisés sur différents groupes de patients est de servir de référence pour développer un nouveau bracelet connecté capable de détecter les signaux précoces de maladies cardiovasculaires. "Dans une phase d'exploitation, on n'utilisera plus cette caméra thermique qui coûte plusieurs milliers d'euros et dont la mise en oeuvre est très compliquée, pointe Stéphane Carlier, cardiologue interventionnel au CHU Helora. Mais c'est la façon non-invasive la plus précise que l'on puisse utiliser pour évaluer la fonction endothéliale. Quand le bracelet, les mesures et l'intelligence artificielle nous diront si cette fonction endothéliale est bonne ou altérée, on aura la référence. Et une fois qu'on aura validé chez une centaine de patients, on pourra en étudier des milliers sans avoir besoin d'une caméra thermique".
Ce projet, d'une durée de 4 ans, de bracelet connecté intitulé VasculAI, fait partie du programme européen Interreg et regroupe 5 partenaires montois, valenciennois et gantois. "Notre objectif est vraiment de prédire avant que quelque chose n'arrive et qu'il soit trop tard, indique Sohaib Laraba, coordinateur du projet et chercheur en intelligence artificielle à l'UMons. D'où tous ces moyens déployés pour disposer d'un projet qui utilise la technologie, développe la recherche et qui a un impact humain, car on vise à sauver des vies".
En 2022, les maladies cardiovasculaires figuraient parmi les deux principales causes de décès en Belgique, au même niveau que les cancers. "Dans notre région, dans le Nord de la France et à Mons-Borinage, il y a un très grand nombre de maladies cardiovasculaires, précise le cardiologue Stéphane Carlier. Il y a des facteurs de risque bien plus élevés que dans le Sud de la France où les gens vont avoir une nourriture saine et un mode de vie différent. On voudrait dépister les patients avant qu'ils n'arrivent avec une maladie avérée, un infarctus ou autre complication. Il y a donc un soucis de prévenir et d'identifier les patients qui sont les plus à risque".
Sur le même sujet
Recommandations

Helora perdra-t-il en partie ses subsides pour ses installations?

Mélanie, pharmacienne montoise, crée une application sur les plantes médicinales

Safe : un projet de bouclier anti-bactérien pour implants humains

Grève sur les sites hospitaliers Helora à Mons : ils revendiquent leur garantie à l'emploi

Lutte contre le SIDA : la sensibilisation reste la meilleure arme

Helora: le personnel est inquiet

Helora : les syndicats convoquent un conseil d'entreprise extraordinaire

Journée dépistage du diabète au campus de la HELHa

Réouverture de la Maison Comtesses : pour les syndicats, les blessures ne sont pas guéries

Réouverture de la Maison Comtesses, le service de soins palliatifs de Mons-Constantinople

Bronchiolite : un nouveau traitement préventif disponible dès le 1er octobre
