Les temps sont durs pour les communes et surtout à Hensies. Hier, le conseil communal s'est penché sur le projet de budget pour 2026. A court de réserves financières, la commune va s'imposer un plan de gestion, après avoir augmenté plusieurs taxes.
Hensies le sait depuis septembre, sans mesure, elle allait présenter un trou de 700.000 euros dans son budget 2026. En cause, des diminutions de recettes. La commune, comme d’autres, a donc choisi d’augmenter certaines taxes pour faire rentrer de l’argent.
« On n’ a pas voulu toucher à l’IPP qui reste à 8,5. Ce qu’on a augmenté, ce sont les additionnels au précompte immobilier, ça va nous rapporter globalement 140.000 euros. On a aussi indexé les taxes globalement, la taxe sur la force motrice, sur les écrits publicitaires, sur les documents administratifs » indique Eric Thiébaut, Bourgmestre d’Hensies.
L’augmentation de taxes, combinée à la maîtrise des frais de frais de fonctionnement, des dépenses de personnel et de dette permet d’envisager un boni de près de 110.000 euros pour 2026 malgré un contexte difficile. Néanmoins, le déficit global est là, ce qui a poussé l’opposition a voté contre le budget.
« Nous avons toujours dit par le passé, et la tutelle aussi, qu’on vivait au dessus de nos moyens et que tôt ou tard, on allait tomber dans un gouffre financier. J’exagère à peine car je constate qu’au global on est en déficit de 429.421 euros et que malgré une augmentation des taxes et des redevances pour 368.982 euros » souligne André Roucou, conseiller d’opposition – Osons Changer.
Pour éviter de se retrouver sous la tutelle du Centre d’aide aux communes, Hensies s’impose donc un plan de gestion pluriannuel, qui va courir jusqu’en 2031. Ce plan prévoit notamment le non remplacement du personnel qui part à la retraite, un monitoring des dépenses de fonctionnement, un recours important aux articles 60, c’est-à-dire à l’activation des personnes émargeant au Revenu d’intégration sociale. La commune va aussi créer une régie communale autonome pour gérer ses infrastructures.
« Ca va nous permettre de récupérer la TVA. Par rapport à notre gros investissements, qui est le centre sportif de plein air, avec la régie communale autonome, on va récupérer 700.000 euros» indique Eric Thiébaut.
Au niveau des investissements, Hensies est au régime sec. Pas plus de 500.000 euros d’emprunts par an et la suppression des festivités. Hensies Plage passe à la trappe. L’opposition reste dubitative.
« Ce plan de gestion, il faudra voir si on saura l’appliquer. On parle de l’avenir, et on fait des efforts, c’est toujours ce qu’on a demandé. Mais dans le passé, on a surtout dépensé sans compté, à savoir surdimensionner une crèche et réaliser un centre sportif qui dépasse largement les besoins de la commune » rappelle André Roucou.
Pour la crèche, Hensies étudie la piste d’une intégration dans une intercommunale. La commune compte aussi renforcer les synergies avec le CPAS et ouvre la porte à une fusion avec une autre entité proche pour atteindre un nombre critique d’habitants. Une démarche qui pour l’instant est soutenue et encouragée financièrement par la Région wallonne.
Et en marge de ce budget, Hensies a voté l'augmentation de sa taxe immondices de 5% tous les ans jusqu'en 2030. La commune a préféré cette formule, plutôt qu'une augmentation importante en une fois. Pour les isolés, la taxe passe donc de 90 à 95 euros. Hensies crée aussi une nouvelle catégorie de ménages, ceux de 4 personnes et plus. Ils paieront désormais 180 euros, contre 168 pour les ménages de 2 et 3 personnes. Rappelons que cette augmentation provient de l'obligation de respecter le coût vérité imposé par la Région wallonne.
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