Ce lundi, les responsables de l'intercommunale Hygea se sont retrouvés autour de la table avec les syndicats. Objectif de cette réunion : apaiser les tensions après la grève sauvage de jeudi dernier dans la région du Centre. Au sein des bourgmestres, le ras-le-bol concernant les soucis avec l'intercommunale commence à se faire bien sentir...
Trop, c'est trop. Pour le bourgmestre de Dour, Carlo Di Antonio, la coupe est pleine. La commune veut quitter l'intercommunale Hygea pour la seule collecte qui passe encore par elle: celle des PMC et des papiers/cartons.
"Cela se passe très mal. Quinzaine après quinzaine, on retrouve des déchets un peu partout. Même en dehors des périodes de grève, le travail n'est jamais effectué correctement. Nous avons donc écrit à la direction d'Hygea pour leur demander de sortir de l'intercommunale pour ce travail-là."
Carlo Di Antonio n'est pas le seul à exprimer son ras-le-bol. Plusieurs bourgmestres se sont manifestés auprès du président du conseil d'administration. Il dit, bien sûr, comprendre la grogne. Et s'il respecte le droit de grève, il rappelle qu'elle doit se faire dans les règles.
"Le droit de grève n'est pas discutable, mais ce sont ici les modalités de sa mise en oeuvre qui sont inacceptables. Si malheureusement cette grève doit avoir lui, elle doit être déclenchée conformément aux règles qui la régissent. A savoir un dépôt de préavis et attendre en effectuant le travail."
Ce contexte très tendu a eu pour conséquence de ramener autour de la table ce lundi syndicats et responsables, car au-delà du motif qui a poussé les travailleurs a débrayé jeudi dernier, il y a un vrai malaise au sein de la structure.
"Il y a des problèmes de fond. C'est pour cela que nous avons fait appel lors de notre réunion de vendredi dernier à un médiateur. Il y a des tensions entre le personnel et la hiérarchie. Des tensions qui sont rencontrées au jour le jour sur le terrain."
Parmi les problèmes épinglés, le nouveau schéma de collecte des déchets imposé par un décret wallon.
"Aujourd'hui, il y a plein de problèmes avec ces schémas de collecte. Et on veut anticiper l'étendue de ces nouveaux schémas. Demain Quévy ou encore Frameries seront concernées."
De son côté, le président du conseil d'administration est aussi bien décidé à aborder tous les sujets qui cachent un problème à désamorcer.
"On dit souvent le diable se cache dans les détails. On ne va rien ignorer, mais on va gérer ça de manière rationnelle et pas sous la pression d'un arrêt de travail"
Et ni sous la pression de voir certains quitter l'intercommunale...