Le secteur de la jeunesse lance un appel à la Fédération Wallonie-Bruxelles. En effet, dans un communiqué, le parquet de Mons explique que le manque de places dans les structures d'accueil pour mineurs est criant.
C'est une alerte que lance le parquet de Mons. Fin novembre, trois mineurs étaient sur le point de se retrouver à la rue en l'absence de places disponibles en institution. Une situation alarmante pour les magistrats qui tirent la sonnette d'alarme : il y a un manque de places dans les structures d'accueil pour mineurs. "Et c'est particulièrement vrai pour les mineurs qu'on appelle les incasables, explique Julie Baiwy, premier substitut au parquet de Mons. Ce sont des mineurs qui relèvent de plusieurs secteurs. Du secteur de l'aide à la jeunesse parce qu'ils ont des parents qui ne sont pas capables de répondre à leurs besoins primaires ou qui les maltraitent. De celui du handicap et de celui de la santé mentale. Pour ces mineurs-là, il n'existe pas d'institution spécifiquement outillée pour gérer les différentes problématiques en parallèle".
Faute de place dans des structures plus spécialisées, ces enfants sont orientés vers des services plus généralistes. C'est le cas par exemple à la Cité de l'Enfance de Mons. Elle peut accueillir 85 enfants. Sur ce nombre, entre 15 et 20% font partie de cette catégorie dite des incasables. "Ce qui a plein de conséquences au niveau de notre quotidien, met en évidence Joël Veugelen, le directeur général de la Cité de l'Enfance. Tout d'abord parce que l'enfant lui-même se trouve dans un endroit qui ne correspond pas vraiment à ses besoins. De plus, en se retrouvant avec certains qui ont des comportements plus violents, qui résistent moins bien à la frustration et qui expriment davantage leur mal-être, les 10-12 enfants qui composent le reste du groupe sont impactés par tout ça. Alors que s'ils sont placés chez nous, c'est déjà parce qu'au départ ils ne vont pas très bien non plus".
Il faut ajouter que les équipes éducatives de la Cité de l'Enfance ne sont pas forcément outillés pour gérer des profils plus complexes. Et les infrastructures ne sont pas les plus adaptées. "Et lorsqu'il est question de les réorienter vers des services plus spécialisés, on est confronté à des listes d'attente parfois très longues. Il peut se passer entre 6 mois et 2 ans, voir plus, pour qu'un enfant puisse être redirigé dans la structure dont il a besoin".
La situation générale du secteur de l'aide à la jeunesse a également un impact sur la justice, comme le raconte Julie Baiwy. "Parce que les décisions de justice qui statuent en faveur de la protection des mineurs ne sont pas appliquées ou le sont après des mois ou même des années. Et pareil pour les mineurs suspectés d'avoir commis des infractions. Le parquet va saisir le juge de la jeunesse. Ce dernier va vouloir prendre une mesure mais faute de place, notamment en Institution Publique de Protection de la Jeunesse, les mineurs sont relaxés et remis en liberté parce qu'on n'a pas de solution. Et donc c'est vraiment un problème de moyens alloués au secteur de l'aide à la jeunesse qui va avoir des répercussions sur la justice". En Belgique francophone, plus de 300 garçons et une cinquantaine de filles sont en attente d'obtenir une place en IPPJ.
Sur le même sujet
Recommandations
Ghlin : Les élèves du CPESM dorment à l'école et sont réveillés par St Nicolas
Le secteur de la petite enfance subventionné inquiet
À Quaregnon, les enfants fêtent Halloween avec les commerçants
Les 7 crèches de l’intercommunale Gabrielle Passelecq en grève
La maison culturelle de Quaregnon fête les droits de l'enfant !
"Frameries+Propre" : le Théâtre du Copion sensibilise les plus jeunes avec un spectacle