La réforme de l'enseignement qualifiant fait décidément beaucoup réagir. A Boussu, élèves et professeurs des Aumôniers du Travail ont mis en place un cortège funèbre dans les rues de la commune.
Ils ne veulent pas saigner ces enseignants du qualifiant! C'est pour cette raison qu'ils sont descendus dans la rue, avec leurs élèves. Aux Aumôniers du Travail de Boussu, on forme à différents métiers depuis plus de 50 ans. La réforme du qualifiant risque de mettre en péril certaines sections.
«Nous avons une section fleuron « poids lourds ». Il y a une grande pénurie et nous avons un gros potentiel mais avec la réforme, ceux qui sont majeurs et ont un CESS ne pourront plus venir alors qu'ils ont un projet de vie » se désole Anne -Françoise Vangansbergt, Directrice de l'institut technique et commercial Les Aumôniers du Travail.
« Les entrepreneurs ne cessent de crier la pénurie de la main d'oeuvre qualifiée et le gouvernement par mesure d'économie veut supprimer nos options »indique Rosanna Novani, enseignante.
Au delà des options, c'est l'avenir des jeunes qui inquiète aussi le personnel enseignant.
«La population de plus de 18 ans ne sera plus accueillie dans cet établissement dès l'année prochaine. Ils ne finiront pas leur scolarité. Ils vont se retrouver sans diplôme, sans certification parce qu'ils n'iront pas à l'IFAPME ou dans l'enseignement pour adultes » constate la directrice.
Car beaucoup d'élèves qui fréquentent l'établissement ont parfois connu des accrocs dans leur parcours scolaire. Il faut donc les raccrocher et les encadrer doublement, chose que ne fait pas l'enseignement pour adultes.
Du côté des élèves, c'est plutôt la suppression de la fameuse 7ème année en professionnelle qui inquiète.
« Si on n'a pas la 7ème, je ne peux pas créer mon entreprise mais pour moi c'est le but. Je veux être indépendant et ne pas travailler pour quelqu'un » indique Védat, élève de 5ème.
« On peut aller dans les hautes écoles si on a la 7ème, c'est chouette. Moi je veux être vétérinaire » sourit Serena.
En défilant dans les rues de Boussu, personnel et élèves des Aumôniers veulent aussi rappeler la place de leur établissement dans le tissu économique local.
« Nous sommes l'un des plus grands employeurs de la commune. Autant de personnel que nous devrons remercier, autant d'élèves qui ne viendront plus, ce sera autant d'impact économique pour Boussu » souligne Anne-Françoise Vangansbergt.
Après avoir dit adieu aux reliques de leur établissement, tous sont rentrés en classe. Dès janvier, deux journées d'action sont à nouveau prévue dans l'enseignement.
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