Mons - Le quotidien des détenus

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Ce jeudi, le prisons du pays ont tiré la sonnette d'alarme. La surpopulation carcérale atteint des sommets et les conditions de détention et de travail deviennent insupportables. La surpopulation, qu'est-ce que cela signifie à la prison de Mons? Regardez.

La prison de Mons est un établissement qui date de 1867, date inscrite dans les murs. Elle est construite en étoile, avec une rotonde centrale d’où partent différentes ailes. Au quartier des femmes, il y a 27 places mais ça c’est la théorie.

« Nous sommes dans le préau femmes. La surface est prévue pour 27 femmes et aujourd’hui, nous en avons 55. Elles doivent se partager cet endroit de promenade pendant 2 heures par jour » indique Michaël Dewitte, Directeur f.f. de la prison de Mons.

Et une fois rentrée de promenade, les détenues retrouvent leurs cellules, surchargées elles aussi. Ici elles sont trois à cohabiter.

« C’est un peu moins de 9M2². C’est compliqué, on se bouscule, on passe au-dessus du matelas. On ne sait pas accéder à la garde-robe ou à la fenêtre. Même pour le téléphone, on doit se pencher. On n’a pas d’intimité » indique cette détenue.

Et les conditions ne s’améliorent pas au fil du temps.
Changement d’aile. Nous voici maintenant au quartier des hommes. Les cellules prévues pour une ou deux personnes accueillent aussi régulièrement un troisième matelas.

« On en a marre avec le matelas qui est par terre. On s’énerve les uns les autres. Lui il est en dépression, il est condamné à des années. Regardez pour ouvrir le frigo... » nous montre ce détenu.

Et ce manque de place génère bien sûr de la tension. Tout le monde essaie de faire de son mieux…

« On fait un pas on se marche sur les autres. Les gardiens n’ont pas toujours le temps de répondre à nos questions, d’être là pour nous. On s’énerve ensemble. Heureusement on a de l’expérience pour le vivre en commun » poursuit ce détenu.

« C’est compliqué pour les détenus, c’est compliqué pour les gardiens. Quand ils ouvrent une porte, ils ont affaire à trois personnes qui sont enfermées, qui sont énervées et pas d’accord. Ca représente un danger pour le personnel qui est aussi en insuffisance » souligne le directeur f.f.

Et c’est sans parler de l’état général du bâtiment et des infrastructures. Les murs délabrés, les douches qui ne fonctionnent pas, les punaises de lit…

« On met de la mousse à raser pour les odeurs. Je mets du vinaigre pour essayer que ce soit propre »

«  Ce n’est vraiment pas l’hôtel. Vous pouvez voir à l’apparence de nos cellules. On manque de tout , de draps, d’essuie, de produit lessive, de sucre, de papier toilette... » 

Tout le monde doit donc faire preuve de bonne volonté pour que la prison ne se transforme pas en poudrière.

« C’est grâce à la résilience des détenus qui pour la plupart sont calmes et à la bonne volonté du personnel de surveillance qu’on arrive à ne pas avoir d’incident grave. On est toujours sur le fil rouge » prévient Michaël Dewitte.

« On s’adapte, on fait du mieux qu’on peut, on discute, on parle, on dit ce qui nous dérange. Parfois, ça s’énerve, les gardiens interviennent. C’est comme ça la vie de tous les jours » conclut ce prisonnier. 

Quant à un changement prochain de la surpopulation et des conditions de vie, tout le monde veut y croire mais les espoirs sont ténus.

« On a quelques dates pour des réparations ponctuelles, quelques pansements sur une jambe de bois mais on n’ a pas de date pour un nouvel établissement pénitentiaire » avoue le Directeur f.f.

« On ne fait que dénoncer tous les soucis de vétusté et soucis sanitaires. Mais de vous à moi, vous pourrez revenir dans 6 mois et on en sera toujours à la même chose car on ne se fait pas entendre » conclut cet agent pénitentiaire.


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