Nedko Solakov est un artiste bulgare qui cherche à investir les coins des musées avec ses oeuvres. L'une d'elles vient d'élire domicile au Musée des Arts Contemporains du Grand-Hornu.
En entrant au Musée des Arts Contemporains du Grand-Hornu, on peut désormais observer une nouvelle oeuvre murale. Elle évoque l'histoire d'un mineur qui descend chaque matin dans les profondeurs de la terre. Et qui, lorsqu'il s'endort sur le trajet, fait toujours le même rêve. "Le temps de quelques secondes seulement, il a ce rêve, éclaire l'artiste bulgare Nedko Solakov. Un rêve où il se trouve avec sa famille profitant d'une montagne. Une montagne tout simplement magnifique et bien plus haute que les sommets belges. C'était aussi haut que le puits était profond". Ce rêve donne au mineur le courage de travailler dans les mines pour subvenir aux besoins de sa famille.
Pour créer cette histoire et l'oeuvre qui l'accompagne, l'artiste bulgare s'est documenté sur l'histoire du Grand-Hornu. "On m'a raconté énormément de choses, notamment le conservateur du musée. Mais il y a surtout eu une photographie. Une photo plutôt connue dans cette région. Elle montre des mineurs entassés dans un ascenseur et qui s'écrasent les uns contre les autres afin de descendre dans la mine". Denis Gielen, le directeur du Musée des Arts Contemporains du Grand-Hornu, ajoute : "Je pense que la photo qui l'a inspiré montre aussi la famille ou la femme du mineur, en train de lui dire au revoir et de lui souhaiter une bonne journée".
Ce qui est également intéressant avec cette oeuvre c'est qu'elle n'occupe qu'un petit coin du musée. "The Miner's Dream", soit le rêve du mineur, est en fait le sixième numéro d'une série sur laquelle travaille l'artiste, qui s'intitule "A Cornered Solo Show". "Il a désiré investir des lieux un peu alternatifs dans les institutions muséales, reprend Denis Gielen. Des lieux de passage qui n'appartiennent pas au circuit officiel et majeur des expositions, comme un corridor par exemple. Ces oeuvres sont toujours présentées dans des coins".
C'est suite au Covid que Nedko Solakov a eu cette idée, à cause du fait que de nombreux projets d'artistes étaient postposés, voire annulés. "J'ai alors eu cette idée de vouloir utiliser ces coins insignifiants, explique-t-il. Des coins qui ne sont en général jamais utilisés pour les expositions mais qui sont quand même accessibles. C'est compliqué pour les musées de rejeter une telle proposition puisque ça n'implique pas de gros budget et que ça n'interfère pas avec le calendrier des expositions".
Après de célèbres musées à Luxembourg, Rome, Vienne, Sofia et Budapest, Nedko Solakov a donc consacré une oeuvre spécialement pour le Musée des Arts Contemporains du Grand-Hornu.
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