Il est minuit moins une minute pour la justice. Sous financée, son rôle pour garantir un état de droit est menacé. Ce message, l'ensemble de l'ordre judiciaire du pays le porte ce vendredi devant le palais de justice de Bruxelles.
Personnel insuffisant, moyens informatiques lacunaires, les membres de l'ordre judiciaire sont sous pression, les dossiers s'empilent, les délais pour le prononcé d'un jugement s'allongent de plus en plus... quand il y en a un.
"Ça veut dire plus de gardes de nuit. Ça veut dire des épuisements, ça veut dire plus d'audiences. Ça veut dire en fait beaucoup trop de choses à gérer pour ceux qui sont là. Donc forcément, je dois faire des choix. Je dois décider que certains dossiers sont prioritaires par rapport à d'autres. Et quand je dis que certains dossiers sont prioritaires par rapport à d'autres, ça veut dire que ceux qui ne sont pas prioritaires seront traités quand c'est possible. Et parfois, pour certains d'entre eux, ça ne le sera jamais. Si les conditions ne changent pas. ". Vincent Macq, Procureur du Roi - Parquet de Mons-Tournai
La confiance du citoyen en la justice belge est déjà mitigée, l'absence de réponse judiciaire dans un délais raisonnable, si il y en une, convaincra plus d'un, à juste titre , que la Belgique pourrait ne plus être un état de droit.
"Les conséquences ce sont des radicalités qui s'expriment, des radicalismes qui passent à l'acte, un repli sur soi. Et je pense quelque part à a loi de la jungle. Si en tant que citoyen, je ne peux plus faire appel à la justice, aux juges ou aux procureurs, et bien je vais me faire justice moi même. Parfois, on voit des situations de violence qui auraient pu être anticipées, évitées même, si on avait tranché plutôt certains conflits." Vincent Macq, Procureur du Roi - Parquet de Mons-Tournai
0,22 % du Pib, voila pour les moyens consacrés à la justice belge, c'est moins que la moyenne européenne qui est de 0, 43 %.
"On a pas j'impression qu'on est en train de demander quelque chose d'absolument incroyable. Effectivement, on sollicite un refinancement parce qu'il y a des raisons de le demander, de donner à la justice les moyens des ambitions qu'elle mérite. Parce qu'on mérite de l'ambition de la part du politique et donc on mérite d'avoir les moyens pour pour remplir notre mission." Véronique De Schrijver - juge d'instruction
Une justice sous financée, ce n'est pas nouveau mais la situation devient de plus en plus critique. Les magistrats le répètent depuis des années mais les réclamations restent lettres mortes auprès du politique.
Dans les faits, la plupart des partis reconnaissent le sous financement de la justice... A l'heure des économies, un état de droit pour tous, n'est peut être plus une priorité.
Quant au tribunal de première Instance de Mons, son état de délabrement n'est un secret pour personne
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