Pour la 2e année, des personnes malvoyantes participeront à la procession du Car d'Or. Pour cela, elles seront accompagnées de guides bénévoles formés pour l'occasion.
Malvoyant, Arnaud Tondu s'apprête à participer pour la 2e année à la Procession du Car d'Or de Mons. Cette fois-ci il sera accompagné par Axelle Descamps, qu'il vient de rencontrer. "J'ai hâte de faire la procession avec elle cette année", lance Arnaud, alors qu'Axelle explique être également "contente de pouvoir l'accompagner et de faire la procession autrement que d'habitude, en faisant oeuvre utile".
Trois résidents du service résidentiel pour adultes des Amis des Aveugles de Ghlin prendront part à la procession, accompagnés par trois guides, qui se sont portés volontaires, comme Nathalie Michel. "Ma maman a eu un problème visuel et j'avais envie de consacrer cette procession à une expérience différente et de venir en aide, ce qui est aussi le but de la procession !".
Pour accompagner au mieux leur binôme, Nathalie, Axelle et Lara ont été sensibilisées à la déficience visuelle, ont appris la technique de guide et ont été mises en situation. "On s'est bandées les yeux pour tenter de vivre leur quotidien et de pouvoir s'orienter", glisse Axelle. Nathalie enchérit : "On s'est aussi déplacées à l'aveugle dans une pièce, ce qui nous permet de réaliser que la vue est un sens bien utile". Stéphane Gossuin, formateur et chargé de projets inclusifs pour les Amis des Aveugles ajoute que ces exercices permettent de "se rendre compte que ce n'est pas évident de se faire guider ou de guider, qu'il faut avoir une certaine confiance en soi et ne pas transmettre le stress qu'on pourrait avoir".
Et pour être un bon guide, il faut veiller à certaines choses. "L'adaptation de l'un à l'autre, la communication et la confiance", indique Arnaud. Pour Mélina Colman, également résidente chez les Amis des Aveugles, il n'y a pas vraiment de mauvais guide. "Parce qu'en fait, il faut surtout s'habituer à guider les personnes . Et moi je n'ai jamais rencontré de personnes qui ne le faisaient pas bien. Pour moi tout le monde est un bon guide".
Ce projet d'inclusion de personnes en situation de handicap au sein de la procession avait d'abord vu le jour avec des bénéficiaires de la Farandole à Mons, service d'accueil de jour pour adultes handicapés. Depuis l'année passée, des personnes malvoyantes se sont jointes au projet. Aurore Desterbecq, coordinatrice du projet inclusion de la procession, nous en raconte la genèse. "Comme j'avais besoin d'un projet positif, je me suis inscrite en tant que bénévole aux Amis des Aveugles pour être famille d'accueil pour chien guide. Ce chien m'a accompagné dans pas mal de réunions, et en discutant avec le président de la procession, en boutade, je lui ai dit qu'on pouvait inclure le chien dans la procession. On s'est dits chiche, mais alors plutôt avec des personnes déficientes visuelles". D'ici la procession, les binômes auront l'occasion de se revoir, notamment pour une reconnaissance. Mais ils ont déjà hâte d'arriver au jour J.
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