En février dernier, le gouvernement wallon annonçait la suppression des primes à la rénovation. Une suppression immédiate. Six mois plus tard, les entreprises en ressentent toujours les conséquences. Exemple à Quaregnon et à Mons
Des coups de fil comme ceux-là, Sylvain en a eu beaucoup depuis la suppression des primes en février. Des clients inquiets de ne plus pouvoir financer leurs travaux...
"Certains ont carrément changé de projet. D'autres personnes viennent vers nous et essayent de discuter, trouver une solution. La prime diminue. Avec cet argent, on comptait faire ça ou ça et donc on va diminuer chez vous votre commande pour pouvoir faire d'autres choses dans la maison", explique Sylvain Buisseret, co-fondateur de la société "Artisan du châssis"
En 6 mois, l'entreprise a constaté une baisse de 30% dans ses commandes. Et pas mal de demandes pour décaler ou fragmenter un projet
"Avant, on avait un planning sur douze semaines, ce qui est très bien dans notre domaine, maintenant, on a un peu restreint. On est sur un délai de huit semaines. Après, je pense que c'est un peu tout le secteur du bâtiment qui est concerné", ajoute Sylvain Buisseret.
Et cette société Quaregnonnaise n'est effectivement pas la seule à observer cette tendance.
72% des entreprises wallonnes constatent une baisse des commandes
24% des clients ont annulé leur projet
37% l'ont revu à la baisse
21% l’ont carrément reporté
Châssis, isolation et toiture sont les 3 secteurs les plus touchés
Même si d’autres s’en sortent un peu mieux. Comme cet entrepreneur. Il n’a pas ressenti l’effet des primes supprimées. Et pour lui, le système n’était pas viable.
"Il y a eu des personnes qui touchaient pratiquement 70 % de leur projet ce qui est énorme. Il y a eu une demande qui était accrue à ce moment là. Ce n'était pas tenable et bon, après ils ont réduit les aides, en toute logique. Je pense qu'on a octroyé trop", commente Eric Poivre, couvreur et patron de "EP Toitures"
Les demandes de travaux se sont régulées avec les semaines. Et pour ce couvreur, il est nécessaire de sensibiliser aux défis de demain malgré des aides drastiquement réduites.
"On essaye, nous, de sensibiliser en disant voilà, on va refaire votre toiture, on va isoler en même temps, vous allez isoler pour vous. Finalement c'est un gain d'argent au niveau de l'énergie, au niveau du confort. On essaye d'aller vers ça en se disant, c'est très bien qu'il reste encore un peu de primes, mais en même temps c'est une nécessité de pouvoir le faire pour qu'on puisse avoir du confort", ajoute le couvreur montois
Aujourd'hui, les primes s’octroient davantage au cas par cas. Et la situation reste incertaine pour beaucoup de clients. Mais les entrepreneurs veulent rester confiants quant à l’avenir.
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