Le financement des zones de secours, réformé par la Région Wallonne fait plonger les ressources de l'Institution Provinciale. La réforme prévoit que d'ici 2024, les Provinces devraient assurer 60% de ce financement.
Le conditionnel reste de mise, selon une étude universitaire, commandée par l'Associations des Provinces Wallonnes, cette réforme est illégale, inconstitutionnelle et en dehors des compétences régionales.
Commandée par l’Association des Provinces Wallonnes, cette étude s'est penchée sur les moyens dont les Provinces disposent pour mener à bien leurs missions. Quand la Région a imposé aux institutions un financement des Zones de secours, proportionnellement jusqu'à 60% en 2024, la Province de Hainaut, comme les autres du Royaume, a fait entendre ses arguments. Aujourd'hui, une étude académique soutient la démarche qui vise à faire revoir la réforme. La Région Wallonne n'a pas la compétence d'organiser les zones de secours, c'est une compétence fédérale.
Serge Hustache, Député Provincial et président de l'Association des Provinces Wallonnes : " L'étude réalisée par le CIRIEC nous apporte la confirmation de ce que nous savions déjà, la Région Wallonne n'a pas la compétence matérielle d'organiser la sécurité civile"
Antoine Buchet, Chercheur en sciences politiques : "La Région n'a pas le droit d'interférer, elle alimente le fonds des Provinces mais les institutions choisissent elles-mêmes quelles missions elles veulent financer"
L'enseignement, la culture, le soin aux personnes porteuses de handicap, entre autre, les priorités hennuyères pourraient donc entrer en concurrence avec le financement des zones de secours. A tout le moins, l'institution serait, si rien ne change, amenée à faire des choix douloureux.
Serge Hustache, Député Provincial et président de l'Association des Provinces Wallonnes : "Si nous étions contraints au- delà de nos moyens, les communes en feraient les frais"
Un paradoxe, puisque la déclaration de politique régionale visait précisément à soulager les finances communales en faisant reposer la dotation aux zones de secours sur les épaules provinciales. Le dialogue doit enfin s'engager entre Province et Région, pour revenir à une participation financière réaliste qui ne mette en péril ni les missions de l'institution, ni l'emploi de ceux qui les remplissent.
Serge Hustache, Député Provincial et président de l'Association des Provinces Wallonnes : " Ce que je voudrais dire au ministre, c'est que notre réalité, c'est celle des chiffres"
Il reste beaucoup de question en suspens, dont l'éternelle, en filigrane, de l'avenir même des Provinces. Une interrogation qui agite le monde politique depuis bien longtemps.