Début de plaidoiries ce matin aux assises du Hainaut. Sur le banc des accusés, 6 personnes qui doivent répondre du meurtre de Jean-Claude Libiez en octobre 2017.
les faits se déroulaient à Roisin chez les propriétaires de la ferme Beaumont. Ce matin, c'est la partie civile qui a entamé les débats.
La famille Libiez vivaient simplement mais ils étaient heureux tous les 3, Claudette 83 ans et ses 2 fils Jean-Claude et Bernard.
« Ils avaient beaucoup de travail avec la ferme et la petite épicerie mais ils étaient heureux, jusqu'à un soir d'octobre 2017 où 5 crapules sont entrées chez eux. En un quart d'heure, ils ont tout perdu ! » assène l'avocat des parties civiles, Jean-Philippe Rivière.
« Jean claude est décédé, vidé de son sang , abattu comme un chien. Il ne présentait aucune lésion de défense, il n'en a pas eu le temps... Bernard, lui aussi blessé par balle, a eu besoin de 3 mois pour réapprendre à marcher, enfin... claudiquer. Claudette ,83 ans alors, a vécu une expérience de mort imminente suite au drame que sa famille a vécu » explique l'avocat
Concernant les accusés, qui nient leur participation à l'exception le Loïc Harvengt, le doute doit leur profiter... mais seulement si il est raisonnable argumente l 'avocat :
Loic Harvengt et en aveux des faits, ses déclarations sont crédibles et corroborées par les divers experts. « Il dit qu'il n'a pas tiré sur les victimes, je veux bien le croire, mon intime conviction c'est que c'est Brondon Kempfer qui l'a fait, mais quand il s'est rendu chez les Libiez, Loic Harvengt a vu les armes, on allait pas à la chasse ce soir là, il aurait pu refuser de participer au cambriolage, il connaissait les risques mais il y est allé, il est donc aussi responsable que les autres »
Josué Krier, Torino Dubois et Brondon Kempfer nient leur présence sur place «C'est leur droit... mais c'est surtout une habitude chez eux»
Tous sont connus de la justice, certains ont déjà été condamnés ou doivent encore être jugés pour des faits de vols avec exhibition d'armes ou encore coups et blessures ayant entraîné la mort. « Des faits qui leurs sont reprochés encore aujourd’hui et dont on sait qu 'ils en sont parfaitement capables »
« On a pas retrouvé les cigarettes volées, rien d'étonnant quand on sait qu'ils ont été interpellés 3 mois et demi après le drame, d'autant que le vol et la revente c'est leur seule occupation professionnelles, idem pour les armes »
« Si ils sont innocents pourquoi sont ils accusés par Franz Pottiez (ndlr : absent du procès pour raison de santé) et Loïc Harvengt ( ndlr : qui ne le fait plus depuis le début de ces assises mais apparemment victime de menaces par ses co-accusés). » « Pourquoi autant de mensonges sur les GSM ? » se demande Jean-Philippe Rivière
Les concernant, trop d'éléments concordants sont présents pour que le doute existe a conclu l'avocat.
Damien Brotcorne , avocat également des parties civiles enchaîne sur la culpabilité de Thomas Audin et Sylvie Cuelle, les voisins des Libiez.
Ces 2 derniers accusés n’étaient pas présents sur les lieux du crime, ils admettent avoir donné des renseignements à Franz Pottiez sur la configuration de la ferme Beaumont mais sans croire qu'un cambriolage s'y déroulerait vraiment.
Pour l 'avocat , leurs déclarations ne tiennent pas la route, ils connaissait bien Franz Potiez, ils ne pouvaient pas avoir de doutes sur ses réelles intentions . D'autant qu'ils savaient tous les 2 que Franz Pottiez et ses complices avaient déjà essayé la semaine précédente de s'introduire chez les Libiez. De surcroît, Thomas Audin a accepté de confier une télécommande qui donne accès à un hangar pour cacher le véhicule qui a servi au vol et ce, avant et après les faits.
Pour Damien Brotcorne, le couple, même si il n'a pas participé physiquement au cambriolage, doit être reconnu coupable de meurtre pour faciliter le vol au même titre que les autres.