Pour la deuxième fois, les coiffeurs et centres d'esthétique ont dû fermer leurs portes. Certains ont décidé de se mobiliser en suivant une campagne venue de France intitulé Mon coiffeur à poil. Dans notre région, deux coiffeurs ont posé dans le plus simple appareil. Sabrina et Romain, amis de longue date, l'ont fait pour plusieurs raisons.
Un coiffeur, non essentiel?
Pour Sabrina, entendre dire que son métier n'est pas essentiel, c'est un coup dur. Pour elle, c'est une vocation, une passion qu'elle exerce à mi-temps en tant que salariée et aussi à titre complémentaire. Elle travaille dans des centres pour personnes handicapées et pour des enfants placés. Dans ces milieux un peu coupés du monde par le confinement, le coiffeur est une bouée d'oxygène, un apport de contact indispensable. Ajoutez-y l'arrêt de travail des deux confinements et le récent suicide d'Alysson Jadin à Liège... Sabrina n'a pas hésité à rejoindre son ami Romain pour poser nue. "Si cela continue, nous allons véritablement nous retrouver à poil", ajoute Romain. Ils se sont donc lancés dans une séance photo avec un panneau explicatif de leur geste.
Bientôt à poil?
Même s'ils gardent le moral, parfois en dents de scie, les deux amis ne cachent pas les difficultés. Romain n'a pas touché un euro depuis le début du deuxième confinement. Sabrina, elle, ne perçoit que le chômage pour son mi-temps de salariée. "Le droit passerelle, l'aide de la Région wallonne, nous l'attendons, explique Romain. Et malgré la situation, les charges financières sont là, les cotisations sociales sont dues... Ce que nous craignons, c'est de réellement nous retrouver à poil." "Pour ma part, l'aide de la région wallonne, je n'y ai pas droit puisque je suis indépendante à titre complémentaire" , ajoute Sabrina.
Une réouverture bientôt?
Et quand on leur demande s'ils verraient d'un bon oeil une réouverture à la mi-décembre, les deux coiffeurs sont mitigés... " C'est tard, nous ne saurons pas contenter tout le monde. Si on vexe notre clientèle, nous risquons de la perdre", explique Romain. Tous les coiffeurs ne sont pas de cet avis. Reste à voir si une décision dans ce sens sera à l'ordre du jour. En tout cas, ici, comme dans tous les salons, tout est prêt pour accueillir à nouveau les clients. Tous les investissements ne demandent qu'à être rentabilisés.