De balayeur à la cimenterie d'Harmignies, Jean De Nooze est devenu l'homme du syndicat, la FGTB en l'occurence. Mort centenaire en 2023, il a légué toutes ses archives, précieusement conservées, à l'Institut Vandervelde à Quaregnon.
Pour un archiviste, le fonds légué par la famille De Nooze constitue un véritable trésor. Il permet de voyager dans près d’un siècle de vie. Jean De Nooze est né à Asquillies en 1923.
« Mons père a fait l’école communale d’Harmignies puis les Arts et Métiers à Mons où il a reçu le diplôme de tourneur en 139. Il a voulu travailler, comme balayeur à la cimenterie d’abord et puis ile st passé dans la division d’à côté chez Coverit où on fabriquait de l’asbeste ciment » raconte Alain De Nooze.
Après la deuxième guerre, l’homme se lance dans l’activité syndicale. Son dada : informer les travailleurs, via les moyens de l’époque. Tout est fait maison, comme en témoigne notamment ces deux crayons précieusement conservés.
« Chaque samedi à 15.30h, il allait mettre une affiche aux valves de la cimenterie. Il prenait des vieux sacs de ciment ou des vieilles coupures de presse et il y mettait des infos qu’il commentait aux travailleurs » poursuit Alain De Nooze.
Et c’est ainsi qu’est né l’homme du syndicat qui a toujours gardé ces éléments d’époque. Aujourd’hui, ils font le bonheur de celui qui a été chargé d’analyser le fonds d’archives constitué.
« Il couvre une énorme période, la deuxième moitié du 20ème siècle. Il touche au coeur même du militantisme car avec ce fonds, on entre dans l’usine, au plus proche des ouvriers et de leur réalité. Le fonds est en plus d’une cohérence rare, il n’y a pas eu de destruction. On sent qu’il y a eu un soin constant dans les archives, dans leur tenue » se réjouit Joffrey Liénart.
Car Jean De Nooze, qui a terminé sa carrière en 1984 comme président de la centrale générale de la FGTB, a toujours tout consigné. Notamment ses échanges avec un certain Elio Di Rupo.
« Il avait ce sens de l’intérêt général et c’est là que l’on se rejoignait. Et c’est vari que j’ai toujours pris plaisir à parler avec lui et tout au long de son existence il m’envoyait des lettres avec une calligraphie remarquable et j’y répondais. J’allais chez lui et nous discutions » sourit Elio Di Rupo, aujourd’hui député européen.
Tout au long de sa vie Jean De Nooze a continué de s’informer. Il aimait annoter ses réflexions anciennes au regard de l’évolution de l’actualité. Il ne voulait d’ailleurs pas se séparer de ses archives, de son vivant.
« Souvent c’est à la lumière du passé qu’il faisait ses réflexions qu’il envoyait à Miche Nollet à Elio Di Rupo en attirant leur attention sur le fait par exemple que la sécurité sociale en 1947 prévoyait ceci ou cela et on est en train de la détricoter, les salaires à l’époque c’était autant, le prix du pain était d’autant... » souligne Alain De Nooze.
Toutes ces traces de la petite et de la grande histoire ont aujourd’hui rejoint les archives de l’Institut Vandervelde à Quaregnon. Pour que le passé puisse continuer à éclairer l’avenir.
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